Le ronflement est fréquent car il touche plus de 40% de la population adulte. Même si le nombre de ronfleurs est plus important chez les hommes que chez les femmes, la différence est en diminution du fait de l’évolution de femmes buvant de l’alcool, fumant ou étant en surpoids qui tend à rattraper celle des hommes. La fréquence du ronflement augmente avec l’âge avec un maximum entre 50 et 70 ans.

Qu'est ce que le ronflement ?

Définition :

Le ronflement est le bruit provoqué par la respiration, soit au niveau du nez soit au niveau de la gorge. Ce bruit est la conséquence de la vibration provoquée par le passage de l’air sur les tissus notamment au niveau de la gorge (voile du palais, base de la langue, luette, joues ou amygdales). Ces tissus sont détendus pendant le sommeil et basculés en arrière de la langue notamment lorsque l’on dort sur le dos.

La ronchopathie (terme médical du ronflement) est est de plus en plus prise au sérieux par la communauté médicale car elle peut annoncer une pathologie plus grave : l’apnée obstructive du sommeil, ou provoquer un déficit d’oxygène durant la nuit.
Chez les enfants, ce sont principalement de grosses amygdales qui sont responsables des ronflements.

Pourquoi ronfle-t-on ?

Lorsque l’on respire, l’air passe par le nez et la bouche, descend dans le pharynx (structure anatomique au fond de la gorge), passe derrière la langue  et rejoint la trachée. Tout ce trajet de l’air, avant d’atteindre la trachée, se fait donc par un passage étroit. 

Lors du sommeil, les muscles ne sont pas contractés (ils se reposent) et provoquent un affaissement des tissus de la gorge à l’origine d’un rétrécissement de ce passage.

Chez certaines personnes, des caractéristiques anatomiques – cloison du nez, étroitesse de la mâchoire inférieure / grosseur de la base de la langue et du voile du palais / taille de la luette / etc…- vont diminuer ce passage de l’air et donc provoquer des vibrations.
Lorsque le passage de l’air se réduit sévèrement, les différents tissus de la gorge peuvent s’accoler les uns aux autres, empêchant l’air d’entrer et participant à l’intensité du ronflement : Plus l’air aura du mal à se frayer un passage jusqu’à la trachée, plus les vibrations vont être importantes, plus l’intensité du ronflement sera important. Chez certaines personnes, les ronflements peuvent atteindre jusque 100 décibels.

En plus des caractéristiques anatomiques, des facteurs supplémentaires vont faciliter l’apparition des ronflements ou l’aggravation de l’intensité des ronflements :

  • Une surcharge pondérale qui va alourdir les tissus de la gorge et donc diminuer le passage de l’air
  • La prise d’alcool ou de certains médicaments qui vont détendre les muscles de la gorge
  • La position sur le dos pendant le sommeil, car les tissus de la gorge vont être propulsés au même endroit : en arrière de la langue.
  • L’âge car au fur et à mesure de notre vieillissement, nos muscles de la gorge maintiendront moins bien l’ensemble des tissus.

Quand consulter ?

Généralement, la consultation est déclenchée par la gêne (sinon plus !) subie par le conjoint du ronfleur. Le bruit du ronflement devenant de moins en moins supportable, perturbant de plus en plus le sommeil du conjoint.

Mais le ronflement doit être considéré comme une maladie car en fonction de l’obstruction au passage de l’air, le ronflement peut entraîner une hypoxie (diminution du taux do’xygène circulant dans le sang). Au début du ronflement, cette hypoxie est légère, et va être totalement supportée, surtout si le sujet est jeune.

En fonction de l’intensité du ronflement et de l’âge avançant, l’hypoxie va être moins bien supportée et pourra avoir des conséquences physiopathologiques notamment au niveau cardiaque.
Enfin, le stade ultime de l’obstruction au passage de l’air est le collapsus (absence totale de passage de l’air) qui correspond au syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) qui est une pathologie grave. Le ronflement fait d’ailleurs partie des facteurs de diagnostic du SAOS.

Quels traitements contre le ronflement ?

Limiter ou éliminer les facteurs de risque du ronflement

Avant de recourir aux traitements chirurgicaux du ronflement, il faut d’abord adopter des règles d’hygiène de vie qui vont diminuer l’intensité des ronflements :

  • Faire un régime pour limiter le surpoids afin de diminuer le poids de la graisse sur les tissus de la gorge à l’origine du rétrécissement du passage de l’air
  • Dormir sur le côté ce qui offre un passage pour l’air plus grand que lorsque l’on dort sur le dos
  • Ne pas fumer et boire de l’alcool le soir pour éviter l’effet relaxant sur les muscles de la gorge
  • Ne pas prendre de médicaments hypnotiques ou tranquillisants qui vont également accentuer l’effet relaxant sur les muscles de la gorge

Les solutions non chirurgicales ?

– Orthèse anti-ronflement : on parle d’orthèse d’avancée mandibulaire. C’est un appareil – un peu comme un protège dents de sportifs (rugbyman, boxeurs) ou une gouttière dentaire – qui permet de maintenir la mâchoire inférieure en position avancée pendant le sommeil. Cette avancée mécanique permet de libérer le passage de l’air au niveau du pharynx et de diminuer ainsi le phénomène d’obstruction. Plus l’avancée de la mâchoire inférieure est importante et plus le traitement est efficace. Mais tout le monde ne peut pas avancer sa mâchoire de la même manière et il est donc indispensable de personnaliser son avancée pour que le traitement soit efficace et bien toléré.

– En cas d’obstruction au niveau du nez, il faudra traiter ce nez congestionné ou prendre des antiallergiques car l’allergie chronique peut souvent être à l’origine d’obstructions nasales. Vous pouvez essayer également des canules souples anti-ronflement.

– L’utilisation d’homéopathie, de phytothérapie ou d’autres médecine dîtes douces peut être efficace chez certains individus

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Les interventions chirurgicales

Si malgré les règles d’hygiène, les ronflements sont trop forts et / ou ont un impact sur la santé, la chirurgie sera alors le traitement de référence. Plusieurs techniques existent mais aucune n’a montré une efficacité à 100%.

Les 2 principales techniques présentées ci-dessous ont comme point commun d’augmenter l’espace permettant le passage de l’air en diminuant la taille des tissus de la gorge.

– L’intervention chirurgicale la plus classique consiste en la réduction ou l’ablation des tissus de la gorge comme une partie du voile du palais, de la luette ou des deux, et parfois des amygdales. Cette chirurgie nécessite une anesthésie générale avec une convalescence d’une à deux semaines. L’opération est douloureuse et souvent efficace.

– L’autre technique de chirurgie pour réduire les tissus de la gorge est une technique au laser. Cette technique peut se pratiquer au cabinet de l’ORL. Seule une anesthésie locale est nécessaire et le plus souvent plusieurs séances sont proposées pour une bonne efficacité. Cette technique semble moins efficace sur le long terme.

D’autres techniques chirurgicales existent; elles ont toujours le même objectif d’augmenter le  passage de l’air pour limiter les vibrations.

Quoiqu’il en soit, ce sera la discussion avec votre médecin et le plus souvent avec votre ORL qui déterminera quelle technique chirurgicale appliquer pour votre cas.

12 décembre 2023